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La capitaine Amandine Giardino dit au revoir à Nantes !

Le 3 mai prochain, la saison 2025-2026 baissera le rideau suite à la finale retour des Play-Offs. Le mercato estival dévoilera les contours des futurs effectifs dans l'hexagone et à l'étranger. De nombreuses joueuses connaissent déjà leur futur. À Nantes aussi, l'effectif des Neptunes va évoluer comme à chaque intersaison. Après l'annonce du départ de César Hernandez Gonzalez, le club a décidé d'officialiser aujourd'hui le départ de sa capitaine emblématique Amandine Giardino. L'internationale française va quitter les Neptunes de Nantes après deux saisons remarquables au poste de libéro. Avec son franc parler, notre capitaine des premiers trophées nous accorde une interview exclusive pour vous annoncer son départ, avec la fierté du devoir accompli, à la veille de sa 4ème finale nationale qu'elle va jouer sous le maillot nantais. Les Neptunes de Nantes lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière, et la remercie pour tout ce qu'elle a su apporter au club, à la ville, au volley féminin ligérien.


MERCI Amandine !


Crédit photo : T. Brachu



ENTRETIEN EXCLUSIF



Bonjour Amandine, tu as accepté de nous accorder un temps d'échange, une interview avec une annonce importante pour l'avenir de la capitaine des Neptunes de Nantes ?

Oui... (larmes...) C’est la fin de mon aventure nantaise… et quelle aventure. C’était la première fois que je quittais mon Sud, et même si la météo m’a parfois donné du fil à retordre, j’ai vite trouvé ma place ici, grâce à l’ambiance unique du club et surtout… grâce aux gens.

C’est dur de partir, vraiment. J’ai du mal à poser des mots sur ce que je ressens, mais ceux qui me connaissent savent que ce départ me touche profondément. Nantes, c’était longtemps un adversaire sur le terrain. Puis j’ai traversé la ligne, et j’ai découvert ce que ça voulait dire, vraiment, d’être une des "Neptunes" : une salle toujours pleine, des supporters fidèles et bienveillants, même dans les moments plus compliqués. On m’avait parlé d’un club familial, et malgré les évolutions, malgré les changements, cette âme-là est restée. J’ai été accueillie avec chaleur, respect, et sincérité.

Cette saison a été intense, parfois difficile, mais j’en ressors grandie. J’avais besoin de me challenger, et aujourd’hui, je sens que mes prochains défis sont ailleurs. Mais je ne ferme aucune porte. Peut-être que nos chemins se recroiseront. Peut-être pas. En tout cas, pour l’instant… il est temps pour moi de dire merci.


Merci pour tout.
Quelle est ton analyse sur tes deux saisons passée ici à Nantes ?

Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre en arrivant à Nantes… mais je sentais qu’il y avait un projet fort, quelque chose à écrire. Avec Amélie [Rotar], je venais dans un nouveau club, oui, mais avec des repères, et l’envie de vivre quelque chose de grand. Et il y avait déjà des bases solides, des belles choses sur lesquelles construire, c’est ce qui m’importait le plus.

La saison dernière… je dois le dire, c’est la plus belle saison de ma vie. En termes de résultats, de groupe, de relations humaines, de cohésion… tout était réuni. L’équipe, le staff, le club, les supporters… c’était une alchimie rare, presque magique. C’est pour ça que je fais du sport de haut niveau. Oui, pour certains, on tape dans un ballon. Mais pour d’autres, on peut laisser une empreinte. Et cette saison-là, c’est vous tous qui m’avez marquée. Je n’oublierai personne.

Cette année, la configuration était différente, mais malgré tout, on décroche une nouvelle participation à une coupe d'Europe, on fait une finale de coupe de France, on gagne une SuperCoupe. Quand on me dit “la capitaine des trophées”, ça me fait sourire. Mais je suis fière. À jamais, je resterai la première. Et la saison n’est pas finie! … Et même s’il n’y en a pas d’autres cette année, je souhaite au club d’en décrocher mille !



Ton regard sur le club ?

C’est un club qui mérite, vraiment. C’est un club où on se sent bien, où on est respectée, entourée, soutenue. Ici, tu es payée, tu es considérée, tu peux progresser. Beaucoup de joueuses passées par Nantes sont montées jusqu’en équipe de France. C’est une vraie vitrine. Et pour moi, un endroit que je recommanderai toujours.

L’an prochain, ce sera sans moi. Mais Nantes, ce que j’ai vécu ici, je le garderai en moi. Toujours.



Crédits photos : T. Brachu, T. Cavigneaux, F. Viaud.


Quel est ton meilleur souvenir sous le maillot nantais ?

C’est dur à choisir le moment qui m’a le plus marquée parce qu’en vrai, il y a eu plein de matchs que j’ai adorés.

Si je commence par cette saison, je dirais sans hésiter le match retour contre Venelles, en demi-finale de coupe de France. C’était un moment charnière : on sortait d’un match difficile à domicile, on avait une équipe diminuée, sans notre centrale, sans notre passeuse titulaire… et pourtant, on l’a fait. Venelles, c’est une super équipe, elles nous ont bien enfermées, mais on a su s’adapter, mobiliser tout le monde. C’était un match qui symbolise parfaitement l’esprit de ce groupe : chaque joueuse compte, chacune a un rôle. C’est l’idée que César porte depuis deux ans. Et cette victoire, ça voulait dire : on est encore en finale, après avoir déjà gagné la SuperCoupe… on coche tous les objectifs.

Et puis la saison dernière… c’est tellement dur d’en choisir un. Mais s’il faut vraiment, même s’il n’a pas eu lieu à Nantes, ce serait la demi-finale des Play-Offs au Cannet. On mène deux sets à un, elles mènent 24-19 dans le quatrième… et là, Amélie [Rotar] passe au service. Et on renverse tout. Ce match, c’est l’ADN de notre équipe : ne jamais lâcher, même au bord du gouffre. On gagne 3-1 avec des défenses incroyables, des blocs de folie. Et cette explosion de joie à la fin… indescriptible. C’était un moment puissant, un vrai tournant. Et bien sûr, la finale de la Coupe de France, qu’on remporte… mais cette remontada-là, elle reste gravée.


Aujourd'hui je veux encore jouer 15 ans !

Tu es internationale française, est-ce que ton expérience nantaise t'a fait grandir aussi avec l'équipe de France ?

Nantes m’a aidée à progresser et à m’assumer aussi avec l’équipe de France, clairement. Quand je dis que la saison dernière a été la plus belle de ma vie, c’est parce qu’elle a tout regroupé : ce qu’on a vécu à Nantes, et ce que j’ai vécu ensuite avec l’équipe de France, entre la VNL et les Jeux Olympiques. Si j’ai choisi ce projet, c’est parce que je voulais un club ambitieux, capable de gagner, de jouer l’Europe, parce que c’est ce qu’on allait affronter l’été, avec les Bleues. Et il y avait cette continuité, ce lien fort entre les deux mondes. À Nantes, beaucoup de filles faisaient partie de la sélection, il y avait comme une dynamique commune.

Et puis, gagner… ça s’accompagne d’une pression. Une pression différente de celle de l’été, mais bien réelle. Il faut savoir la gérer. Et je crois que ce que j’ai appris à Nantes m’a énormément aidée. Parce que si j’avais passé l’année à perdre, je pense que les défaites de l’été auraient été beaucoup plus dures à encaisser.

Là, j’étais portée par l’énergie de la saison passée. C’était une saison où tout le monde s’était hissé très haut sur le terrain comme en dehors.


Ce que j’ai appris aussi, c’est à mieux me connaître, à mieux savoir ce que je veux encore vivre comme athlète.

Avant, je me disais : ‘30 ans, c’est vieux’. Aujourd’hui, je veux jouer encore 15 ans. Mais pas à moitié. Je veux le haut niveau, je veux m’entraîner dur, je veux qu’on m’attende au tournant. Parce que je suis comme ça.


Et j’ai aussi découvert autre chose ici : un club qui est capable de te dire les choses, de reconnaître quand il y a eu des difficultés, mais de se battre pour avancer. Et moi, dans ma tête, c’est simple : quand ça tangue, on n’abandonne pas le navire. J’ai voulu faire du mieux, avec ce qu’on avait. Et je crois qu’on l’a fait.

Ce que j’ai compris aussi, c’est qu’on, "les joueuses", on est souvent dans l’attente de plus… Mais quand ça va bien, on ne le dit pas toujours. Et pourtant, le club a aussi pris soin de nous. Il faut savoir le reconnaître.



Comment perçois-tu ton rôle de capitaine ?

Ce que j’aime, c’est qu’on m’accepte pour ce que je suis, sans filtre. J’ai toujours été cash, j’aime dire la vérité, que ce soit pour le bon ou le mauvais. Je pense que c’est ça qui fait qu’on finit par s’attacher à moi. Peut-être que ce n’est pas si courant d’avoir des gens qui parlent aussi ouvertement, mais c’est ça, ma vérité. Et puis, moi-même, je n’ai jamais été là à me cacher. Je me suis souvent donné à fond, à un million de pourcents, peu importe le moment. Que ce soit dans les bons ou les mauvais jours. Et je crois que, même si certains peuvent m’aimer ou pas, c’est la vérité qui fait la différence.


Quand je suis arrivée ici, tout de suite, le club m’a mise capitaine, dès le premier jour. Pourtant, il y avait des filles avec plus d’ancienneté. Mais c’est la confiance qu’on m’a donnée, celle de César et du club, qui m’a permis de me sentir bien. Et cette confiance, elle a été primordiale, surtout cette année, où ça a parfois été difficile. Mais grâce à cette bienveillance, ça m’a permis de traverser des moments plus sombres, de garder la tête hors de l’eau. J’ai adoré cette expérience, et je pense que c’est ce que je veux continuer à vivre : rester moi-même, même si certains voudraient que je sois autrement. Parce que, de toute façon, je suis née comme ça. Et au final, les gens m’ont appréciée pour ça. Des fois, je ne suis pas celle qu’on préfère. Mais à la fin, si tu veux un soldat qui ne lâche jamais, je pense que tu me choisis. Parce que moi, je donne tout.


Crédit photo : T. Brachu


Tu as aussi réussi a gagner le cœur du public de Mangin Beaulieu, des bénévoles, et même des partenaires ?

Ce que j’aime à Nantes, c’est cette ambiance. Quand tu es mené de 10 points, les supporters te soutiennent comme si c’était le début du match. Même quand tu penses que tout est perdu, eux, ils t’encouragent comme si chaque point était important. C’est vraiment un truc unique. Je les remercie pour ça, parce que, moi aussi, je leur rendais. Un club, c’est pas juste une équipe pro, des sponsors ou un staff, c’est la buvette, les bénévoles, c’est tout un écosystème qui vit autour du club. C’est aussi dans ma façon d’être éduquée de saluer, de remercier les gens qui donnent de leur temps et qui rendent tout ça possible. Nous, on partira un jour, mais eux, ils restent là, fidèles. Si un club veut évoluer, il a besoin de tout le monde, de ces petits détails. Et je me souviens de ces moments où la salle était pleine, où on a rempli la Trocardière, où jouer devant 4 000 personnes qui te célèbrent, c’est juste indescriptible. Ce n’est pas comparable à jouer dans une salle plus vide. C’était incroyable. Et même si je serai plus à Nantes les prochaines années, je vais toujours garder un œil sur le calendrier et je vais attendre le moment où je pourrais revenir, voir quand Nantes jouera contre mon futur club. Parce que, franchement, je serai trop contente de les retrouver, eux.



Crédits photos : T. Brachu, T. Cavigneaux, F. Viaud.

Tu réalises que ce club a une vrai place dans le cœur des Nantais, c'est touchant, ça rayonne bien au-delà.

En dehors de la salle, as-tu constaté une évolution dans ta notoriété ?

Oui, cette sensation est assez dingue. Nantes est une énorme ville, mais quelques fois, quand j’étais au resto à Nantes, il y a des serveurs qui sont venus me voir en me demandant ce qui se passait avec l’équipe, comment ça allait, ce qu’on préparait. Et là, tu te dis : waouh, c’est pas juste dans la salle que les gens suivent, c’est dans toute la ville. C’est là que tu réalises que ce club, il a une vraie place dans le cœur des Nantais. Et c’est hyper touchant, parce que ça veut dire que ce qu’on fait sur le terrain, ça rayonne bien au-delà.


Crédit photo : C. Pingeon


Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter pour la suite de ta carrière ?

J’ai vraiment hâte de continuer à gagner, de concrétiser tout ce que j’ai entrepris. Alors, souhaitez-moi des victoires, parce que j’ai encore des choses à prouver. J’ai surtout cette envie de jouer longtemps, parce que je réalise chaque jour la chance que j’ai de vivre de ma passion, de mon sport.

J’aimerais que les clubs et les joueuses françaises prennent conscience de la valeur qu’on peut créer ensemble. Je sais que la Ligue veut avancer, et j’espère qu’on pourra faire de grandes choses. J’ai envie que l’aventure avec l’équipe de France dure encore des années.

Pour l’avenir… je sais juste que je veux être bien entourée, passer du temps avec ma famille, voyager. Je ne me suis jamais vraiment demandé ce que je ferai après le volley, parce que dans ma tête, je vais encore jouer très longtemps. Ce qui est drôle, c’est que partout où je passe, les partenaires me disent : ‘Quand tu arrêtes, appelle-moi.’ Et bizarrement, ça ne me fait pas peur, alors que ça devrait peut-être.

Coach ? Je ne pense pas… enfin, je dis ça maintenant, mais peut-être qu’un jour, vous me verrez au bord du terrain avec une petite tablette !

Mais ce que je sais, c’est que je me vois bien un jour retourner dans le sud, sur une plage, à vendre des chouchous ou des pralines. Et je me reposerai, peut-être. Enfin… on verra bien.



Crédits photos : T. Brachu, T. Cavigneaux.


Si Amandine devais écrire une lettre d'adieu destinée au club des Neptunes de Nantes, tu écrirais quoi ?

Neptunes, je suis arrivée chez toi avec des attentes immenses. Je sortais de la pire saison de ma vie, et pourtant, dès mes premiers pas ici, j’ai senti quelque chose de différent. Tu m’as redonné confiance. Tu m’as redonné goût au volley. Tu m’as permis de gagner, mais surtout, de gagner avec bienveillance, avec des valeurs, avec du cœur.

Je suis désolée si cette saison, on n’a pas tout soulevé, toutes les coupes, tous les trophées. Moi, tu me connais, j’en veux toujours plus. Mais je suis fière de ce qu’on a construit ensemble. Vraiment fière.

Je te souhaite de continuer à briller, de rester ce club référence, ce club où les gens s’éclatent, ce club qui donne envie. Reste comme tu es. Reste entier, humain, ambitieux. Et surtout, n’oublie jamais d’où tu viens.

Moi, je n’oublierai rien. À chaque fois que je reviendrai, j’espère qu’on se fera un gros câlin, comme si je n’étais jamais partie. Parce qu’au fond, une part de moi restera toujours ici.

Merci pour tout, Neptunes. Merci du fond du cœur.


Il y a quelque chose ici, je ne sais pas l'expliquer, un truc qui te donne envie de revenir, c'est çà Nantes !

Merci Amandine, les Neptunes de Nantes te remercie !

Nantes, même avant que j’y joue, quand j’en parlais avec les filles, c’était déjà un club où tu te sentais bien. Et maintenant que j’y ai joué, je le confirme : il y a quelque chose ici. Je ne sais pas l’expliquer… Un truc qui te donne envie de revenir.

Même Lulu [Lucille Gicquel] m’a dit l’autre jour “si vous allez en finale du championnat, j’ai envie de venir m’entraîner”, et Mémé [Amélie Rotar] pareil. C’est ça, Nantes. Ça donne envie. Il se passe un truc ici, et j’espère vraiment que ça ne changera jamais.


Crédit photo : T. Brachu

 
 
 
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